L'automobile aux Chaprais

Les Chaprais sont un quartier de Besançon qui a accueilli plusieurs firmes automobiles de la fin du XIX° siècle à la grande dépression des années 30. Rappelons que l'avenue Fontaine Argent, l'avenue Carnot et la rue de l'Eglise font partie des Chaprais.

"Les carrosses sont de l'invention des Français, et par conséquent toutes les voitures qu'on a imaginées depuis à l'imitation des  carrosses."  Encyclopédie de Diderot, 1752.
Deux corporations concourent à la fabrication de carrosses : les carrossiers et les charrons. Aux Chaprais et à Besançon, au XIX° siècle et au début du XX°, nous trouvons trace de carrossiers  et de charrons.                                                                                                                                              

• Houttmann en 1885, à la Mouillère,
• Bardin et Boigre en 1895, 17 avenue Carnot,
• Jaillet en 1913, 16 rue des Chaprais,
• Ferdinant Monjardet en 1895, 26 rue Bersot,
• Charles André fils en 1884 à Besançon,
• Francis Herrmann en 1885 à Besançon
• Charpentier la Butte Besançon en 1901
• Cretin frères en 1901 
• Decosne 43 Av. Carnot 1904
• Jux Bernard 12 rue Charles Nodier en 1905
• Jourdain 8 rue des Chaprais en 1913
• Pauthier et Bouriot 50 rue de Belfort en 1920
• Voisard 13 rue Battant 1920
• Balland Charles 16 rue des Chaprais 1923  ... .

• Pessar-Lecomte en 1879,
• Triponney , Crétin Joseph en 1889,
• Berdelle en 1890,
• Carisey.

A cette date, l’automobile est considérée avec scepticisme, parfois hostilité. Le fardier à vapeur de Cugnot (1779) est oublié, les expériences de Delamare-Debouteville en 1884 ne reçoivent pas d’écho favorable. Une centaine de voitures dotées de moteurs à vapeur roulent en France et portent le nom d’Amédée Bollée, de Dion-Bouton & Trépardoux, Serpollet. En 1890/1891, Peugeot ainsi que Panhard & Levassor font connaître les moteurs à pétrole Daimler et Emile Roger le moteur Benz. 

En cette fin de XIX° siècle, l’automobile, reste une affaire d’amateurs de mécanique ou plutôt de mécaniciens déguisés en bourgeois. Cependant elle va devenir une affaire de champions. La vitesse est I 'épreuve la plus difficile a laquelle on puisse soumettre les organes et le châssis d’un véhicule. Les courses sont de véritables bancs d’essais et constituent, pour les constructeurs, une source importantes d'enseignements, elles permettent la mise au point..

• Progrès technique; 
• Organisation commerciale ; 
• Action des Pouvoirs Publics.

• Th. SCHNEIDER & Cie, 28 Avenue de Fontaine-Argent, 
• JAILLET Emile, 16 Rue des Chaprais, carrossier, 
• L.THIEULIN & Cie, 6 Avenue Carnot, Grand auto-garage des Chaprais, 
• E. THIEULIN 24 avenue Fontaine - Argent, Constructeur, Garage, Agent 

• 
  
• Ferdinand MONJARDET, 26 rue Bersot, carrossier, 
• Louis RAVEL motoriste et constructeur rue de l'Eglise, 
• LANGÜTT et Cie,  3 rue des Cras.

Lyonnais, nous ignorons s'il a fait ses études à la Martinière. Plusieurs journalistes, lors d'interviews, lui donnent le titre d'ingénieur. L'annuaire de l'Automobile Club de 1902, indique que Théodore Schneider est ingénieur et demeure 26 cours Morand à Lyon. L'Intransigeant du 21 mars 1912 : "La maison Schneider, de Besançon, qui porte le nom de l’un des créateurs de l’industrie de l'automobile; celui de l'ingénieur .Schneider, vient de se tailler un super succès dans le Tour de France ... ". 

A l'occasion du Grand Prix de Belgique en juillet 1912, le journal l'Aéro, qualifie MM. Ravel et Schneider d'ingénieurs, " ... enfin, MM. Ravel et Schneider, ingénieurs, ... " Le 11 septembre 1912 le journal  l'Intransigeant publie l'article : " L'ingénieur Schneider présentait même au Mans quatre voitures ..." . Cependant il ne figure pas dans la liste des anciens élèves de l'ECL. Quelle école ?

Il a probablement démarré sa carrière professionnelle aux ateliers du PLM à Oullins où il y aurait appris la mécanique. 

Il fonde successivement Rochet-Schneider avec Edouard Rochet et Th. Schneider avec Louis Ravel. La période entre sa mise à l'écart de Rochet Schneider et la fondation de Th. Schneider reste floue, pendant plusieurs mois dirigé seul une firme automobile (voir ci-dessous). 

Il se marie à Paris, en juillet 1916 avec Renée Jeanne Somanet. Il n'auront pas d'enfant. Il décède dans cette même ville le 8 février 1950. Ses obsèques ont lieu en l'église des Batignolles dans le XVII°. 

Théodore Schneider est un compétiteur, il pilote les voitures qu'il fabrique. 
On le retrouve engagé dans plusieurs épreuves au tout début du XX° siècle sur Rochet-Schneider. C'est sans doute en mariant compétition et fabrication que la politique de Recherche / Développement de la marque commence à se dessiner : les vehicules engagés en compétition l'année N, engendreront les voiture de "type sport" fabriquées l'année N+1. Cette politique disparaîtra après la guerre.

Théodore Schneider recherchait les honneurs et les distinctions. Il fût l'un des créateurs du "mouvement automobile".

• Théodore Schneider est sélectionné pour participer à l'exposition universelle de 1900 dans la catégorie "Carrosserie et Charronnage", au titre de la maison Rochet Schneider [J.O. du 18 octobre 1897].
• Théodore Schneider est promu chevalier du Mérite agricole [J.O. du 6 août 1912].
• Par décret en date du 24 mars 1914, Théodore Schneider est nommé Conseiller du commerce extérieur de la France.[J.O. du 26 mars 1914]. Il est membre du "Comité national des conseillers du commerce extérieur de la France".

Louis Ravel est né en 1872 et décédé en 1930 à Trie-Château dans l'Oise. Il est inhumé au Père Lachaise.

Le mariage de Louis Ravel, ingénieur, président du Conseil d'administration de la Société des Automobiles Louis Ravel, à Neuilly, avec Mlle Juliette Samson, a leu en octobre 1901. [L'Auto-Vélo]. C'est le "motoriste" des années 1900. Il a fondé plusieurs société tant à Neuilly qu'à Besançon, dont la marque Zénith à Neuilly. 

En 1910, il habite Avenue Fontaine Argent [l'annuaire des grands cercles]. Sa maison sera détruite pour construire l'Institution Saint- Joseph à la fin des années 30.

Les Thieulin sont trois : Louis, Joseph et Emile. Joseph et Emile ont démarré leur carrière dans l'automobile comme pilotes, puis furent brièvement constructeurs vers 1908. Emile sera promu officier du Mérite agricole en 1927.

Ferdinand Monjardet né le 7 mars 1865, carrossier 26 rue Bersot. Il sera administrateur de Th. Schneider et des Monts-Jura. Il carrossera des châssis Ravel et TH. Schneider.

Chapuis et Dornier construisent, vers 1904, des moteurs pour voiturette 27, quai de Strasbourg à Besançon. Ils motoriserons  quelques canots.

E. Amstoutz, ingénieur AM, quitte le Pays de Montbéliard pour s'installer à Besançon, où il s'associera avec Louis Ravel en 1906.

La société en nom cellectif, fondée le 6 mars 1913 par MM Gabriel Mignot et Paul Sorge Mécaniciens Modeleurs. Siège social : 4 Chemin Français à Besançon.

• Edouard Rochet et Théodore Schneider en 1899,
• Emile Amstoutz et Armand Peugot en 1904,
• Emile Amstoutz et Chapuis / Dornier en 1905,
• Emile Amstoutz et Louis Ravel en 1906,
• Théodore Schneider et Louis Renault en 1908,
• Théodore Schneider et Ferdinand Monjardet, pendant la Grande Guerre, ont co-dirigé la firme Th. Schneider,
• Ferdinand Monjardet a carrossé des véhicules Ravel après la Grande Guerre,
• Emile et Louis Thieulin, ont livrés des pièces à Th. Schneider et Louis Ravel,
• Henri Régnier et Joseph Thieulin ont fondés les Monts Jura,
• F. Monjardet et Joseph Thieulin au conseil d'administration des Monts Jura,
• Les Frères Douge ont fourni des moteurs aux tracteurs Th. Schneider
• Alexandre Langütt a carrossé des châssis Ravel vers 1925.