"On dit les deux voiturettes construites par M. Louis Thieulin, de Besançon, extrêmement vites et résistantes, elles sont munies d'un moteur Ravel, … elles seront conduites par MM. Thieulin et Viton."
La Voiturette avril 1908.
En juin, la même année, Joseph Thieulin participe au Grand Prix de l'ACF accompagné d' Emile Joseph Zettwoog [orthographe du nom conforme au JO du 21 février 1918] son mécanicien.
Les ateliers Ravel sont voisins de ceux de L. Thieulin.
Emile Thieulin est gérant concessionnaire [Annuaire industriel 1925] :
Ils sont agent régional de Renault, Panhard-Levassor, Rochet-Schneider, Saurer et font également de la réparation automobile. Leurs ateliers de l'avenue Fontaine Argent sont équipés d'une forge et d'une menuiserie.
En 1912 Louis Thieulin dépose le brevet 445658 : Adaptation des moteurs à explosion à la propulsion des faucheuses, moissonneuses-lieuses et au travail des lames coupeuses et autres agrès.
En 1913 un Thieulin est correspondant général du journal l'Auto, à ce titre il intervient comme commissaire local, dans le compétitions organisées par ce dernier.
Louis Thieulin décède à la mi-août 1914, ses obsèques auront lieu en l'église des Chaprais.
Pour la petite histoire Thieulin et Cie, fait passer une petite annonce le 29 mars 1923 en donnant pour adresse "Besançon-les-Bains" ! Dans les mêmes années ils fabriquent des pièces pour l'automobile.
E. Amstoutz a démarré sa carrière à l'usine Peugeot de Beaulieu à proximité de Valentigney. Cette usine fabriquait des cycles. En 1899, il y était directeur de la fabrication. Il a construit, à Besançon, des moteurs pour motocyclettes, comme le montre l'annonce de décembre 1903 ci-contre. Plus tard, avec Louis Ravel, il construira des tricars.
Les brevets : en février (le 5) et juillet 1910, Antoine Jaubert et Louis Ravel déposent trois brevets :
Quelques mois plus tard, en décembre 1910, Théodore Schneider, déposera le brevet 418636 sur un "Système de ventilation des radiateurs des voitures automobiles".
En 1903, pendant sa participation à Rochet-Schneider, il avait déposé, avec Joseph Guetat, le brevet 328436 sur un "Nouveau système de radiateur pour les véhicules automobiles".
L'usine : la superficie du terrain est d'environ 10 600 m². D'après le plan disponible aux archives départementales du Doubs, il semble entièrement occupé par des constructions : bureaux, ateliers, forge, TTH, zones de stockage, logements de dirigeants.
L'équipe : Théodore Schneider recrute :
Th. Schneider dispose alors de toute l'expérience et de toutes les compétences nécessaires à l'étude et la réalisation d'automobiles. La première voiture, une 10/12 HP est produite en moins de 6 mois. Elle est équipée d'une boite à quatre rapports, d'une transmission à cardan avec graissage automatique et d'un moteur quatre cylindres à graissage sous pression.
Au total, Th. Schneider a recruté 17 chefs services !
Boulogne accueille également le siège commercial, un atelier de réparation et un atelier d'étude pour les nouveaux modèles et les voitures de course. La gamme se compose des 12 HP, 14 HP de deux types, 18 HP, 26 HP, camionnettes 14 HP.
Pourquoi courir ? « Si les courses étaient supprimées, ce serait doublement regrettable. Sans elles, il nous eut été impossible, à nous, tard venus sur le marché européen, d’étudier, dans une épreuve à outrance, les nouveaux modèles sortis de nos ateliers, d’apprécier leur résistance, leur vitesse, leur tenue sur la route et de nous rendre compte que le châssis mis en course pouvait désormais se construire en série. Si cette démonstration n’avait pu être faite, en présence de 100.000 spectateurs, combien de mois, d’années peut-être, nous eut-il fallu pour nous faire connaître ? » témoigne Théodore Schneider, interrogé à l’époque, par le journal La Vie au Grand Air.
Dans certaines courses, principalement lorsqu'il y a trois ou quatre voitures engagées, cetraines le sont sous "Th. Schneider", d'autres simplement sous "Schneider". Quel est le sens de cette nuance ? La question est ouverte.
Le 23 janvier 1912, Théodore Shneider prend, à Genève, le départ du rallye de Monte-Carlo, au volant d'une 19 HP Schneider. De la même ville, prend également le départ Louis Charlet sur une 12 HP Schneider.
Au Grand Prix de l'Automobile Club de France La Coupe de l’Auto. Circuit de Dieppe 25-26 juin 1912, Th. Schneider engage deux voitures qui sont confiées à Champoiseau et Croquet. Elles sont munies de moteurs sans-soupapes système Schneider à 4 cylindres d’une puissance supérieure à 80 chevaux.
Dans la liste des véhicules ou chassis, roues montées en pneus Dunlop de 1913, on trouve un certain "Monjardet".
Le 15 janvier 1913, la marque expose au salon de Bruxelles. M. Croquet qui représente la marque en Belgique, est présent sur le salon. Th. Schneider a installé 42 rue de Lens, le Schneider Palace où défilent de nombreuses personnalités.
La Pratique Automobile du 10 février 1913 au sujet du moteur sans soupapes : " Le moteur Th. Schneider a fait ses preuves en course et, conduit au circuit de la Sarthe par son inventeur, l’ingénieur Jaubert, il a fourni une très belle performance. "
Le 31 mars 1913, Th. Schneider expose au Salon de Lyon, n'ayant plus de voiture à exposer, le stand ne reçoit qu'un chassis et la voiture personnelle de Théodore Schneider ! Sans commentaires.
L'Auto-vélo à l'occasion du Grand Prix de l'ACF, juillet 1913 : " On ne pourra pas dire que la nouvelle série des châssis type sport que prépare la maison Th. Schneider pour l'an prochain n'a pas été essayée et qu'on ne sait au juste ce que donnera la réalisation de plans parfaits sur le papier.
Je vous donne en mille l'épreuve imposée à ce nouveau modèle : tout simplement lui faire courir le Grand Prix de l'A. C. F. ! Aussi extraordinaire que puisse paraître pareille affirmation, cela est : Th. Schneider participe au Grand Prix de l'A. C. F. avec des voitures de série.
De l'audace ? Evidemment. Mais aussi et surtout une belle confiance en soi qui ne craint pas par avance de montrer en pleine lumière ce dont est capable le type nouveau. Une telle confiance ne peut être, on le conçoit, qu 'étayée par l'assurance d'une conception parfaite jointe à .une exécution scrupuleuse."
Les voitures pesaient un peu plus de 1 200 kg et devaient consommer moins de 20 l aux 100 km, elles pouvaient atteindre 160 km/h.
Compte rendu du Salon de Paris la même année.
Un peu plus tôt, la même année, à l'Assemble Générale de janvier les dirigeants annoncent : "Nous avons cherché à développer nos agences, tant en France qu'à l'étranger; à l'heure actuelle nous avons des contrats signés pour la saison 1914 : En France, Angleterre, Espagne, Belgique, Grand-duché du Luxembourg, Russie, Suisse, Roumanie, République Argentine." L'entreprise a déjà des agences à Paris, Lyon, Nice, Lille, Alger et Bruxelles. Le projet est ambitieux.
En 1913 toujours, la firme démarre la production de véhicules industriels avec deux châssis de charge utile 1 250 et 2 500 kg. La même année, la presse rapporte que "l'ancien fabricant de bicyclette" offre une prime lors d'une course cycliste !
Assemblée du 29 janvier 1914.
Les résultats se ressentent de la crise. Le capital est passé de 2 500 000 F à 4 500 000, en vue de l’achat de l’usine de Boulogne. Le Conseil a renoncé à la distribution d’un dividende. Les dirigeants vont revenir à une conception vraiment industrielle des affaires.
Le 19 février 1914 est créée la "Caisse de Secours Mutuel du personnel de la Maison Th. Schneider et Cie. Besançon (Doubs). Objet : Secours en argent. Siège social 28 avenue Fontaine" [J.O. du 27 février 1914]
Le 9 mai 1914, transformation de la société en commandite par action Th. Schneider et Cie, en société anonyme, la dénomination devient Automobiles Th. Schneider Soc. Anonyme. Le capital est fixé à 4 500 000 Fr. L'exercice 1914-1915 se solde par un bénéfice de 514 695,40 Fr, amortissements déduits. Toutefois, la proposition de la gérance de transférer ses droits contre 500.000 francs d'obligations n'est pas acceptée. Le rachat de ceux-ci sera fait au moyen de parts de fondateur, dont le pourcentage dans les bénéfices sera déterminé par une assemblée ultérieure, mais ne doit pas être supérieur à 20 %.
L'assemblée extraordinaire du 15 juin a voté :
1° la création en faveur des anciens gérants de 3 000 parts de fondateurs donnant droit à 15 % des bénéfices et rachetables à 100 F ;
2° l'ajournement du dividende de 5 F voté par l'assemblée du 29 janvier ;
3° l'autorisation d'émettre un emprunt hypothécaire à concurrence de 1 200 000 F pour reconstituer un fond de roulement.
Elle a en outre nommé au conseil d'administration MM. Dubourg, président ; Th. Schneider, administrateur délégué ; Monjardet, Besançon, Gobillot et Mallet-Guy.
Le 1° août 1914, "la société songerait à fermer ses ateliers de Boulogne-sur-Seine en raison des gros frais qu'ils nécessitent." Cette année là, la production est de 250 voitures, les effectifs de 500 personnes dont 300 à Besançon.