Salon 1913 : Th. Schneider
Le Salon de 1913 se ferme sur de nombreux succès, parmi lesquels nous compterons comme une sorte de consécration celui de la marque Th. Schneider.
Il n'y a pas trois années encore que cette marque faisait, son apparition ; mais, sous la modestie de son début, elle faisait prévoir pour les yeux exercés, un avenir brillant. Il est vrai dé dire que si la marque était nouvelle, son constructeur était connu déjà par un passé où on savait qu'il avait acquis une expérience consommée tant sur le terrain purement technique que sur la connaissance industrielle. Ce bagage, au reste, s'est traduit par ce fait éloquent : Lorsqu'il fonda sa société d’exploitation, Th Schneider s'était engagé à vendre cent châssis la première année; or, au cours de l'exercice commercial, ce ne fut pas cent châssis, mais deux cent dix-neuf qui furent vendus, formant ainsi un noyau de clientèle qui a grossi dans la même proportion.
Cette rapide évolution ne s'est pas produite ainsi on s'en doute bien, sans que la conception et l'exécution de la fabrication de Th. Schneider n'eussent des qualités transcendantes incontestables, et ce qui y a pour la plus grande part contribué est le rendement très élevé qui fut constaté dans ses voilures et dont les preuves abondent.
Sans les rappeler toutes, on ne saurait oublier par exempte, qu'à Amiens la voilure de tourisme Th. Schneider, rigoureusement de série se classe à quarante minutes du premier, sur un parcours de 900 kilomètres, et que dans la course de côte de Gaillon, elle réalise ce résultat fantastique, avec quatre personnes, de franchir la rampe célèbre a 93 kilomètres à l'heure' de moyenne.
Nous avions donc raison de dire que l'on n'obtient pas de pareils résultats sans lm rendement très élevé, point sur lequel Th. Schneider est incomparable.
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Mais comment l'ingénieur Th. Schneider a-t-il pu l'obtenir ? Simplement par une construction extrêmement fouillée, soignée, et dont on peut définir le caractère 'par l'examen des magnifiques modèles qu'il avait exposés : moteur monobloc, soupapes cachées dans un carter, chaîne silencieuse à la distribution, embrayage cône cuir du type inverse, dispositif spécial d'entraînement par deux disques absorbant les déformations, quatre vitesses et un système de poussée tout à fait personnel à Th. Schneider, et qui marque un progrès considérable sur tous les modes de transmission actuels, car il est autrement préférable à ceux le plus généralement répandus de la poussée et réaction par les ressorts : dans Schneider, c'est la solution radicale et d'avenir.
Du reste, Th. Schneider n'est-il pas un novateur, et, disons-le en passant, combien de constructeurs intelligents se sont inspirés de ses propres réalisations mécaniques.
Un point, capital est à retenir dans l'œuvre de Th. Schneider : il n'a pas hésité à entrer en lice avec, en somme, des châssis nouveaux, pour cette raison qu'il était parfaitement convaincu lui-même de la supériorité qu'ils devaient montrer. Cette vaillance, toujours si appréciée, n'était au fond que le résultat d'un calcul, et dont il a, par les succès remportés si brillamment, démontré l'exactitude.
En outre, le banc d'essai de la course est toujours la meilleure école pour le constructeur savant qui sait en tirer le parti que comporte son enseignement. •
Aussi avons-nous vu au stand de Th. Schneider, des châssis de puissances différentes, mais relevant de la même formule de construction : homogénéité absolue dans tous les types, c'est-à-dire mêmes qualités.
Ajoutons, pour terminer, que la simplicité organique des châssis Th. Schneider est l'une des mieux entendues. Il a construit une voiture éminemment pratique, remplie des prévoyances que seul a le constructeur expérimenté en donnant aussi une élégance d'aspect qui ajoute par son caractère plaisant à.la séduction qu’exerce son ensemble mécanique.
L.-B. Fanor
Faurax
Faurax, carrossier lyonnais a carrossé plusieurs Th., voiture en vente en 1914.
Sylvie Mamy
Ma famille (mon grand-père surtout Marius Mamy) fut constructeur automobile. Il était installé autrefois à Genève (je pense vers 1910); il vint s'installer côté français en Bourgogne puis à Besançon où il s'est implanté avec sa famille. Mon père Fernand Mamy( qui était né en 1902, est décédé en 1986) a connu cette période de construction dont il parlait souvent. Mais j'étais très jeune et n'ai pas pu poser m'y intéresser suffisamment. En tout cas, ces dernières années, j'ai réussi à retrouver l'une des voitures construites par mon grand-père : une Lorraine-Dietrich de 1927 qui se trouve actuellement chez un collectionneur qui me l'a aimablement montrée (je vous envoie des photos prises lors de ma visite). J'ai constaté que mon grand-père a aussi travaillé poyur la marque Ravel : je vous envoie une photo prise dans l'ouvrage de Marc Douëtzy d'Ollandon et Raymond Dornier "Les automobiles de Besançon 1900-1930" (Néo éditions).
Lorsque l'industrialisation a peu à peu détruit la vraie profession des carrossiers, mon père associé à son frère s'est transformé en un simple réparateur de voitures sorties des chaînes industrielles. Actuellement c'est mon petit cousin qui gère la carrosserie Mamy rue de Dole.
Si vous le jugez bon, je pourrai intervenir brièvement. J'aimerais par la suite faire des recherches plus approfondies dans les archives. Pour l'instant je dois me contenter de ces petits éléments.
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Douge
1899
Douge
1899